Dépeupler

celui qui sait se tait et avance porté par le vent
comme les bêtes il se contente de peupler le silence de ses songes déliés
il porte l’astre noir les myriades à rebours
dans la paume de main une étoile et son temps simultané
il s’ébroue dans la nuit et traverse son être
accueillant le chaman qui se meut dans la clarté du vide et ne dit mot

il n’écoute pas les rumeurs du monde
qui s’invite à renaître encore
dans un protocole de feux masterisés
il entend le chant des cœurs
que ne cache aucun regard
ni l’intention inavouée et ses buts obscurs

car dans la lumière se tient le bruit d’un messie ou un autre
à l’orée de sa conscience et de sa perte
alors que battent les organes dans un sourd appel
à réparer le centre en traversant sa mort
son abandon inouï

c’est aussi simple que la fleur
dont le parfum surprend l’espace
et l’infinie réalité

tu peux entendre le son des êtres
et leur incandescence précise
dans la féconde solitude que tu acceptes
quand tu ne cherches plus à éviter
ce qu’il advient sans ton consentement

ce n’est pas assez de dire qu’il faut
renverser la vie de son envers multiple
et même cela ne sert à rien
car il n’y a pas d’endroit
ni pour les gourous ni pour les âmes
uniquement le lieu unique de toi
ce vide parfait et ses filaments cosmiques
qui sont les cordes d’un instrument qui est toi
qui est ton seul guide et l’arc pour toutes tes flèches

alors voilà il faut peut être dépeupler l’alentour de notre propre bruit
car l’univers est une musique sacrée
dont le murmure est ce rêve qui porte tous les germes à venir
et s’est déjà réalisé

alors voilà n’écoutes rien d’autre de ce qui vibre en toi
à l’instant où tu t’émeus de ton propre souffle
quand tu t’éveilles à ce qui ne peut être dit
et qui est pourtant la seule trace de présence
exactement là
comme un joyau dans l’alcôve de ta vie

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