Si tu étais le monde
le monde
ce truc qui nous joint
Si tu étais la vie
Qui palpite dans le ciel plein de lumière
celui du printemps
les courbes qui se dégradent en teinte à demi
les aléas de ce qu’on voit
Si tu étais le monde
qui vibre chaque matin
et lutte avec les abeilles
embrasse le temps et l’usure
Si jamais toujours tout en pensant savoir
Que l’être est encore
le chant va savoir de l’humanité
Et même si tu étais le monde
sans parole
sans histoire
Et pleurerai chaque nuit
de fête enflammée
Et qu’au petit matin de minuscules fourmis
envahissaient le pas de porte
et ta demeure alentour
Alors si tu étais le monde
ouvert au ciel
à vouloir grimper
dans les arbres cassants des murs abrupts
Enfin éteignant tes appareils
et débranchant ta télé qui soliloque
ce pouvoir hypnotique de proclamées élites
les publicités qui tronquent le réel
Alors tu verrais les fruits centenaires des végétaux qui persévèrent
la lune enluminée et les astres derrière les lampes
l’immensité de la nuit silencieuse et vaste
qui malaxe tes rêves à coup de néant
puis l’instant qui miroite dans l’œil de la bête
la plus petite bête qui dans tes yeux est floue
Et si jamais toujours tout en pensant savoir
tu t’agenouilles à l’écoute de la terre qui gémit
même si tu étais le monde qui te contient toi
Tu sauras
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