si j’avais su
la courbe des arbres contre la nuit en hiver quand le froid limpide harangue la lune
si j’avais su
le corps qui s’amenuise lorsqu’il ne peut plus grimper les murs aux alentours des villes monstres concrétions du métabolisme à crédit
si j’avais su
le temps conventionnel putréfaction de l’instant
si j’avais su
pourquoi le silence sacré crache toutes les bêtes qui se meuvent en gestes inouïs
si j’avais su
que ce monde n’est pas le mien dès l’origine quand scintille juste l’absence entière
si j’avais su
en dormant nu que l’acte réside dans l’écho de l’être qui s’accepte provisoire
si j’avais su
caresser les corps comme la surface approximative d’un astre immatériel et magique
si j’avais su
mourir chaque nuit et renaître avec étonnement aux aurores arrivées sans raisons
si j’avais su
l’odeur exacte de la terre à chaque saison et sa vibration cosmique
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